Diffusé dans les salles de la Cinémathèque, mais refusé par la TV algérienne.
Durant le 11ème festival du théâtre amateur de 1977 à Mostaganem, nous suivons 4 troupes dont le Proletkult de Saïda, le GAC d’Alger, le TRC de Constantine, et une troupe d’enfants de Bordj Menaiel, qui tant pour le contenu des pièces (attaques notamment contre le féodalisme terrien et contre le statut d’infériorité des femmes) que plus encore par les mises en scène, l’implication des spectateurs, le langage parlé et l’humour populaire), font de ce théâtre la seule contestation artistique dans ces années 70.
Scénario & Réalisation : Jean-Pierre LLEDO ; Image : Allal Yahyaoui. Son : Kamel Mekesser.
PRESENTATION
L’été 1977 comme chaque année se déroulait à Mostaganem, ville de l’ouest algérien, le Festival du Théâtre amateur. C’était la 11ème édition et jamais film n’avait été réalisé. C’était à l’époque le seul art où se pratiquait une opposition politique, et ce avec des moyens d’expression, assez proches de ce que Peter Brook appelait le ‘’théâtre brut’’… Contrairement aux théâtres officiels, où l’arabe classique était de rigueur, là l’arabe parlé donnait toute la force de l’humour populaire, les salles croulaient de rire, et la critique sociale, y compris par rapport au statut des femmes, passait très bien ainsi.
Je choisis 4 troupes que je suivis tout au long du Festival. Elles se produisaient soit dans des salles, soit en plein air. Une d’elles se dénommais ‘’Proletkult de Saïda’’, tout un programme ! Et d’ailleurs quelle que soit la pièce, le fond de scène était un immense drap rouge…
Je proposai le film à la TV. Le programmateur se voulait ‘’progressiste’’, mais arrivé à la fin des 30’ de film, et alors que le générique fin se déroulait sur l’image arrêtée de ce fonds de scène écarlate, sans oser me regarder dans les yeux, il s’excusa de ne pouvoir prendre le film, ‘’qui pourtant était très intéressant, etc… etc…’’
Les cinémas ayant abandonné la pratique de montrer un documentaire avant le film de fiction, comme ce fut le cas durant quelques années après l’indépendance, ce film ne circula donc que dans les salles de la Cinémathèque, et aussi parmi les troupes du théâtre amateur, notamment à Saïda.
Comme tous mes films tournés sur pellicule, je n’ai plus trace de ce film.