1977 – “COMMENT CA VA?”
60 mn, Noir & Blanc, 35mm. Production ONCIC.
Road-movie sociologique dans l’Algérie citadine et rurale de la fin des années 70, au travers d’une enquête sur les problèmes sanitaires, alors que fait rage le débat médecine publique/médecine privée.
Le film quasiment terminé au montage disparait subitement et à jamais de la salle de montage. Et le responsable du département du documentaire dit ‘’DPFM’’, appartenant sans doute à la sécurité militaire, refuse de faire le moindre commentaire.
Scénario & Réalisation : Jean-Pierre LLEDO ; Montage : Yamina Chouikh
PRESENTATION
L’été 1976, je venais de finir mes études de cinéma à Moscou. J’étais recruté en Décembre par l’unique entreprise nationale de cinéma. Depuis peu, et dans la foulée d’un rapprochement de Boumediene avec la gauche, le directeur de l’unité documentaire nouvellement nommé était un marxiste. Il proposa plusieurs sujets sociaux. Je pris celui sur la santé. On était en plein débat sur la médecine publique ou privée.
Mon idée était de faire un film non pas technique, médical, mais sociologique, où l’on verrait différents visages de l’Algérie réelle. C’était aussi pour moi l’occasion, après une longue absence d’Algérie, de prendre contact avec l’Algérie profonde, et pas seulement citadine. Je ramenai de ce long voyage filmé en 35 mm et en noir et blanc des images très fortes, et ce d’autant plus que le documentaire social n’existait pas, et que les Algériens n’avaient plus l’occasion de se voir, ni au cinéma ni encore moins à la TV…
Avec la monteuse Yamina qui bien plus tard devint la femme du réalisteur Chouikh, et elle-même réalisatrice, nous montâmes le film d’une durée de 60’. Entre temps le nouveau directeur-réalisateur quitta son poste pour s’occuper de son propre film et fut remplacé par un vrai mafieux.
Et nous venions à peine d’achever notre travail, qu’un matin en entrant dans la salle de montage, Yamina et moi dûmes faire le constat que les deux bobines image et son du film monté… avaient disparu ! Bien entendu personne n’avait rien vu et ne savait rien. Le film ne réapparut plus et doit se trouver quelque part dans les archives de la Sécurité Militaire…