Découpée en sept parties par le quotidien algérien El Watan, cette étude a été publiée à partir du 1er Juillet 1993, soit le lendemain de mon départ d’Algérie, plutôt de ma fuite. Je l’ai signée d’un pseudonyme ‘’Omar T.’’, car elle me mettait en danger tant du côté des islamistes que de certains cercles du pouvoir, et Paris n’a jamais été un abri absolu.
Cette étude est la résultante de plusieurs éléments :
- La situation angoissante générée par un mouvement islamiste totalitaire qui a commencé à recourir au terrorisme, au début dirigé contre les intellectuels. Les sociologues Djilali Liabes et Mohamed Boukhobza, le médecin Laadi Flici, l’écrivain Tahar Djaout, le psychiatre Mahfoud Boucebsi, ont déjà été assassinés depuis le début de l’année 1993. J’essaie donc de comprendre ce qui est en train de se jouer, et la fonction de cette violence.
- Ma réflexion antérieure sur les sociétés totalitaires anté-démocratiques – et la société traditionnelle en est une forme – qui depuis mon film ‘’La mer est bleue, le ciel aussi’’, puis ma ‘’Trilogie sur l’imaginaire’’ me fait apparenter les sociétés totalitaires a des systèmes autistiques.
- Le marxisme qui a beaucoup traitée de la violence. Et le livre-clé de René Girard ‘’Violence et Sacré’’ avec sa théorie du Bouc émissaire.