Colonialisme & nationalisme & integrisme

COLONIALISME  & NATIONALISME

Le Colonialisme est un système qui a une histoire. Il est, par ex en Algérie, une chose au début, au milieu et vers la fin…

De plus, il y a le projet colonial ds sa « pureté » raciste et ce qu’il fut ds la réalité.

Remarquons qu’hormis à ses débuts, on ne trouve pas de pensée colonialiste raciste ouvertement défendue. Il  y a des pratiques racistes, fondées sur un impensé raciste, mais pas de théorie officielle, pas d’écrits, pas de journaux qui diffusent le racisme anti arabe comme cela a pu se faire pour l’antisémitisme en Algérie au 19ème siècle…

Il reste qu’il est fondé sur un principe discriminant, sans lequel il n’y a plus de colonialisme.

Et qui a pr conséquence immédiate une ss-représentation de la citoyenneté.

Notons que pr ce qui est de la religion, une fois la lubie de remplacer l’islam par le christianisme évaporée, on fait tres bon ménage avec l’islam.

A Skikda, on construit une mosquée avant l’Eglise !

La Républ. Fcse laïque accepte le statut personnel musulman. Ainsi pas de conflit avec les religieux, et en échange, un argument pour ne pas leur donner la citoyenneté fcse, ce qui ne dérange pas les religieux, ni après les nationalistes. Au contraire.

Les uns et les autres eussent été les plus dépités, si la France avait accepté le projet d’Abbas : une rép. Algérienne intégrée à une Fédération fcse…

La colonisation a correspondu à une forme primitive de domination et de dépendance…

Désormais la dépendance économique et culturelle  n’a pas besoin de s’appuyer sur une domination territoriale.

C’est moins coûteux. Et tt aussi efficace. L’indépendance politique devient même un voile pratique pour masquer une dépendance de fait ds ts les domaines.

Les pouvoirs archaiques, féodaux, claniques, autoritaires, dictatoriaux, st bien plus manipulables par la corruption.

L’indépendance est égale en fait au désir d’une élite de s’accaparer une rente de pouvoir.

La dignité nationale, l’identité, etc…. ttes ces valeurs qui mobilisent le peuple, st un paravent.

Une bonne partie, de ceux qui contestent le colonialisme, ne le font pas tant au nom de la liberté et de la démocratie, qu’au nom du désir d’une élite – avec de bonnes ou de mauvaises intentions – de remplacer l’élite coloniale…

Les valeurs nationales, religieuses, culturelles, c’est pour mobiliser, avoir la masse derrière soi.

COLONIALISME  &  INTEGRISME en Algérie

La comparaison entre les 2, n’est pas encore faite…

Le colonialisme se fondait sur une ss représentation citoyenne, l’intégrisme s’il avait vaincu sur une extirpation de la citoyenneté !

Pour tenter d’imposer ce système, l’intégrisme n’a pas lésiné sur les moyens : 200 000 morts avoués par les officiels, mais ss doute plus, si l’on pense au village où le 1er ministre a dit récemment avoir annoncé 3 fois moins de victimes pour ne pas effrayer la population.

Cette exclusion intégriste est elle plus ou moins terrible que celle d’un colonialisme qui laisse les gens prier comme ils l’entendent, qui respecte leur liberté de conscience, qui leur permet d’exprimer ses idées politiques, et qui leur donne même un bout de citoyenneté ?

L’intégrisme est fondé sur un type d’exclusion bien plus terrible que celle du colonialisme.

Et ds le passage à l’acte, il l’a été encore bien plus, si l’on a en vue, qu’à l’époque du colonialisme, il a fallu la puissance de tt un état, et de plus d’un million d’hommes en armes, avec tanks et avions pour arriver à 3 ou 400 000 victimes.

La violence colonialiste a été le fait d’une armée d’un Etat puissant. L’intégrisme d’une armée de civils !

Même durant la dernière année de la colonisation, avec l’OAS, jamais une telle horreur n’a été atteinte. A côté du GIA, c’est un enfant de chœur.

Or il se trouve que l’on appelle à se réconcilier avec eux, alors que l’OAS reste tjs diabolisée…

Et ce juste, parce que eux st « Algériens », st surtout musulmans, comme ns !

L’intégrisme pourtant n’a qu’une seule nationalité, celle de SA Oumma, celle de SA version de l’Islam.

Il cumule l’exclusion de la citoyenneté du colonialisme, avec l’absence de liberté de conscience individuelle !

Mais malgré son projet qu’il ne dissimule même pas, et malgré ses pratiques, il reste un interlocuteur !

On ne lui a pas demandé de quitter le pays, on ne lui a pas pris ses biens…

Ce n’est pas un étranger !

NATIONALISME &  INTEGRISME

Ce qui est évident, c’est que le lien entre les 2 n’est jamais établi…

L’intégrisme serait un produit importé.
Il est pourtant un produit bien local, avec des racines plongeant ds le communautarisme musulman, pré et post nationaliste, puisque le nationalisme n’a jamais voulu se séparer de ce communautarisme là.

Le communautarisme badissien apostasie par une Fetwa, ts ceux qui prennent la nat. Fcse, non pas parce qu’ils renient leur algérianité, mais parce qu’ils se soustraient au statut personnel, rente morale et religieuse que les Ulamas veulent gérer seuls.

Pr les Ulamas, il y a d’abord la communauté des Croyants. Elle importe infiniment plus que la nationalité, qui importe peu. L’intégrisme pense pareil. Il n’y a pas d’Iraniens, des Tunisiens, etc…  Il n’y a qu’un seul Etat, qu’un seul pays, qu’un seul empire, qu’une seule communauté , celles de la Oumma.

Les religieux ont dû cependant tenir compte de la montée du sentiment national, et ont essayé alors de le vampiriser dès l’indépendance acquise…

L’indépendance nat., étant alors comprise comme une étape vers cette Oumma.

Le colonialisme est assimilé au Christianisme : en 45, les PPA appelle les paysans à tuer les « Nsara » !

Les Nationalistes utilisent la religion pour arriver à leurs fins, un Etat national.
Les religieux jouent le jeu, en se disant que cet Etat national musulman, les rapproche du but final, la Umma, laquelle passe disent les intégristes, par un Etat musulman, provisoirement national…

Nationalisme et Intégrisme ont dc un même dénominateur commun : la religion musulmane.

Le Nat est une forme hybride de séculier et de religieux. L’intégrisme prône une pureté formelle fondé sur le référent religieux à l’exclusion de tt autre…

L’un et l’autre ont le même ennemi : la démocratie, et ts ceux qui veulent séparer l’Etat de la religion.

Malgré la terreur intégriste, le Nat préfère faire alliance avec l’intégrisme…

Cet aveuglement par le religieux, par l’Islam, sacralisé, empêche même ceux qui ont en été victime de voir la liaison Nat-Islamisme !

Les gens de plus de 50 ans qui ont dc été indépendantistes-nationalistes, n’arrivent pas à voir, refusent de voir l’évidence : contre le colonialisme, on a mobilisé sur le religieux. L’autre est stigmatisé comme « fçais » , « étranger », parce que non musulman…

L’empire turc, parce que musulman, n’est pas considéré comme colonial, alors qu’il est infiniment plus parasitaire que l’Etat colonial fcs, puisqu’il se contente de lever l’impot, sans modifier l’ordre éco., ss devpt éco, etc…

Le Nat. joue à fond l’association nationalité-religion…

Colon-européen-français-juif- espagnol-etc… tt cela ce st les non-musulmans.

Et ns sommes les seuls à pouvoir revendiquer ce territoire musulman.

Qd il s’adresse au peuple, le nationalisme se moule ds le Discours religieux : c’est plus facile et ca mobilise plus vite. L’ennemi, c’est l’étranger, c’est le non-musulman.

Qd il s’adresse à l’Europe, le Nat. laïcise son discours.

L’ennemi, c’est le colonialiste, figure qui est étendue à ts les Européens, qq soit leurs statuts, ts stigmatisés comme « colons ».

On met alors en avant le critère d’inégalité, de supériorité. Et non plus la différence religieuse.

Le Nationalism postule que le système colonial engendre mécaniquement, systématiquement, un ensemble cohérent soudé sans contradiction !

Et comme parmi la pop europ, il y a bcp de non-croyants, on les agrège par les « privilèges » …

Qu’ils le veuillent ou pas, ils st supérieurs à nous.

Comme si un système ne générait pas sa contradiction externe mais aussi interne.

Comme si un système fondé sur le racisme, ne générait pas une pensée, des pratiques et des organisations, assoc, et partis, antiracistes !

Ts les espaces mélangés, partis, syndicats, assoc, écoles, (même et à commencer par l’Armée : l’Arabe est aussi futé et aussi courageux que l’Européen, face à l’ennemi.) où les gens coexistent et fonctionnent sur une base égalitaire contredisent le principe fondateur du colonialisme, lequel pour être cohérent avec lui-même doit transformer l’idéologie de la supériorité en Loi, cad en apratheid.
Il y a eu cette intention en Alg : code indigénat, mais même avant son abolition ne 1944, il n’est jamais devenu cette Loi, codifiant la différence raciale.

La Rép. fcse ne pouvait sans se renier, imposer cela.

Les penseurs racistes ont été extremement minoritaires. Et aucun intellectuel de renom, penseur ou artiste,  p-noir ne se revendique raciste.

Mais le National. préfère l’amalgame ethnique : ts pareils.

Il ne veut pas tenir compte de ts celles et ceux qui contestent l’ordre colonial, directement, politiquement ou tt simplement humainement, par la coexistence fraternelle, qu’elle soit le fait de religieux, ou d’humanistes…

L’accueil réservé aux P-N qui reviennent, n’est pas celui que l’on réserve à des gens qui ns ont méprisé. Preuve que les gens ft la différence entre les individus et un système.

Ce st les politiciens nationalistes qui ont joué de l’amalgame.

Les religieux ont la religion pour marquer leur différence et leur opposition.

Les Nationalistes eux ont l’amalgame ethnique, dissimulé ss un argument politique, non-ethnique : l’inégalité coloniale.

Or ts les systèmes st fondés sur une inégalité. Cette inégalité objective, structurelle, n’engendre pas cependant automatiquement des individus formatés par cette inégalité.

Souvent les révolutionnaires viennent justement des couches favorisées et les fachos des couches défavorisées.

Bcp de révolut. Alg. st venus de milieux bgs et pts bgs, francophones, qui avaient quasiment le même niveau social que les Européens de leurs niveaux,  alors que le mnt harki provenait essentiellement des milieux paysans, pauvres, peu cultivés, peu scolarisés,  arabophones….

Le Nationalisme va donc exclure ds sa Pensée même, ds sa Théorie, l’idée d’une Nation multiethnique.

Il ne peut le faire cependant ni sur le terrain religieux, (cela, il le réserve aux paysans, et à la propagande interne, proférée en arabe),  ni sur le terrain directement ethnique sans passer lui-même pour un mouvement « fanatique », ou un mnt « fasciste », sans se déconsidérer devant l’Europe.

Et dc son discours pour l’Europe, est fondé sur ce qui peut toucher l’Europe, sur la base de la Déclaration des droits de l’Homme : la discrimination raciale.

Mais à la différence des communistes, ou des humanistes, les Nationalistes visent autant le système que ceux qui bénéficient , même involontairement, structurellement, de ce système : Sartre et Fanon, abondent ds ce sens de la généralisation. Ts pareils !

Ce qui est faux ; mais qui a l’avantage de revenir au même résultat, sans paraître pour un fasciste : l’exclusion ethnico-religieuse…

En définitive , les nationalistes savent parfaitement que c’est faux.

Mais ils font de la politique. Leur but est donc de s’emparer du pouvoir.

Pour cela, ils doivent s’emparer préalablement des esprits, et battre leurs concurrents directement religieux, ou laïques…

Avec leurs concurrents religieux, il suffit d’adopter leur discours ds la mobilisation, en y ajoutant une couche d’exclusion ethnique (mais pr les paysans, c’est la même chose, euriopéen, ou chrétien), et en s’en distinguant juste par la revendication nationale plus extrême…

Avec leurs concurrents laîques, on met en avant la politique de « peuple » contre « peuple ».

Tt cela est habilement masqué ds la Valeur universelle de l’anticolonialisme…

L’indépendance acquise les masques tombent : Islam religion d’Etat, Code de la Nationalité, etc… enseignement religieux…. Flirt prolongé avec les islamistes…

Et même qd les islamistes, avec raison, trouvent qu’il est temps d’en finir avec le double langage du nationalisme qui veut bouffer à ts les rateliers, celles et ceux qui ont été des nationalistes « sincères », et qui s’indignent et redoutent l’islamisme, ne voient pas et ne veulent pas voir la connivence historique entre les deux !

Le Nationalisme est une sorte de Structuralisme.

Tt découle de la Structure de l’Etat colonial.

Comme si la Superstructure n’existait pas : la médiation des Idées.

On pouvait être arabe et partisan du colo. Et inversement européen et adversaire !

Et ds un cas comme ds l’autre, ce n’étaient pas des cas isolés !

Le Nationalisme fonctionne sur l’Amalgame.

Il se pense comme un mouvement ethnique et religieux, et fonde sa démarcation ds le recrutement comme ds le projet de l’Etat futur, sur ces critères.

Il ne mobilise pas des individus, mais une communauté.

Il est comme le mnt religieux, communautariste.

Il recherche et encourage le réflexe communautaire.

La liberté de pensée individuelle, il s’en méfie, défie.

Comme pour l’intégrisme, elle le dérange, et lui est dangereuse.

Car l’individu libre s’agrège hors ces limites ethniques et religieuses. Il peut donc se rapprocher de l’autre.

La stratégie du « fossé communautaire » qui est à l’origine celle du colonialisme, ne dérange ni le communautarisme religieux, ni le communautarisme ethnico-nationaliste….

Au contraire. L’un a besoin de l’autre. L’un justifie l’autre.

Il m’est clair à présent que la guerre, la lutte armée, présentée comme le dernier recours face à la surdité coloniale, représentait aussi pour le nationalisme – sans qu’il ne le dise – le moyen le plus sûr pour agrandir, approfondir, le fossé communautaire qui avec le temps, tendait à se combler.

Et cela est l’idée essentielle qu’instinctivement, involontairement, j’avais placé au centre de mon film…

Il y a eu comme une course contre la montre…

Si l’on avait attendu encore un peu, la lutte pacifique anticoloniale, aurait prise de l’ampleur, aurait rallié de plus en plus d’Européens, un Front mixte de partis, d’assoc, et d’individus se seraient mis en place, qui aurait forcément revendiqué une Algérie libre et multiethnique…

Ce n’est pas tant l’impatience révolut qui est à l’origine du mnt, ou la « pression des masses » que la peur des leaders du nat. que la solution ethnique leur échappe.

Pour résumer la liaison nationalisme-intégrisme, on peut dire qu’un assassin intégriste est considéré moins dangereux, moins condamnable que n’importe quel P- N, par le fait qu’il était le produit du système colonial….

Comme si d’ailleurs, le nationalisme n’était pas lui-même le produit du système colonial ! Et la preuve qu’un système pouvait engendrer autant de défenseurs que de contestataires.