Qui a dit que «Alger, capitale de la culture arabe» était une manifestation fantôme, sans existence réelle, sans trace palpable dans notre quotidien ? Ceux qui ont osé proférer une telle insanité sont des langues de vipères trempées dans du venin antinational. Il est faux de médire sur “Alger, capitale de la culture arabe”.
Cette manifestation existe de sa plus «belle» existence. Elle vient de nous le rappeler comme seule une telle organisation «culturelle» peut et sait le rappeler. En censurant le dernier film de Jean Paul Lledo, Ne restent dans l’oued que ses galets. Pas de la censure du XXIe siècle, light, fine, doucereuse, digeste et accommodable avec notre patience et notre fatalisme arabe. Non ! De la censure brutale, totale, barbare et bête à chialer. Une projection programmée dans une salle d’Alger est annulée sans autre forme de procès. Le public nombreux peut bien attendre deux heures devant le cinoche, rien ! Les ambassadeurs de plusieurs nations civilisées peuvent bien poireauter devant la salle, rien ! Comme au bon vieux temps des ciseaux de plomb, comme au bon vieux temps du «service de l’orientation de l’information », comme au bon vieux temps des 504 noires conduites par des malabars en lunettes encore plus noires et qui arrivaient juste à temps pour remettre la lettre d’interdiction de spectacle au gérant, comme au bon vieux temps des comités de visionnage droit dans leurs rangers, comme au bon vieux temps du cinéma responsable et patriote, un interdit lourd vient de frapper en 2007 un film algérien fait par un Algérien et proposé à la projection en avant-première en Algérie. Voilà dans toute sa splendeur, “Alger, capitale de la culture arabe”.
Maintenant, vous ne pourrez plus dire à quoi sert cette manifestation, ce machin.
Ça sert à ça aussi. En fait, ça sert à ça, bess ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L. Par Hakim Laâlam