Annulation 3 projections Alger – Oran – Constantine

L’avant-première mondiale en Algérie du film documentaire intitulé « Ne restent dans l’oued que ses galets », du réalisateur Jean Pierre Lledo, qui devait avoir lieu mercredi dernier à la salle Ibn Zeydoun de l’OREF

jeudi à Constantine et hier à la cinémathèque d’Oran, a finalement été annulée par la commission audiovisuelle de la manifestation « Alger, capitale de la culture arabe ».

Après « Un rêve algé-rien » sorti en 2003 et « Algérie, mes fantômes » en 2004, Jean-Pierre Lledo était censé revenir cette fois avec un long-métrage d’une durée de 2h35 minutes, sous le titre de « Ne restent dans l’oued que ses galets », propos duquel le réalisateur dit : « Ce nouveau film -sans aucune préméditation- clôt pour moi une sorte de trilogie d’exil, qui a pour unité temporelle l’histoire coloniale algéro-française, avec pour approche la fraternité et pour sujet principal la mémoire et l’identité. »
Concernant le montage financier, cette production est le fait de trois sociétés en l’occurrence Naouel Film, l’ENTV (Algérie), Mille et une productions (France) et MLK (Espagne). En accordant, par ailleurs, l’exclusivité de l’avant-première mondiale à la manifestation « Alger, capitale de la culture arabe », le réalisateur aurait dû percevoir à ce titre une subvention de 6 millions de dinars.

N’ayant pas remis une copie du documentaire comme exigée par la commission audiovisuelle de la manifestation « pour un visionnage préalable » conformément, parait-il, à une nouvelle note, la salle Ibn Zeydoun d’Alger, celle de Constantine et la cinémathèque d’Oran ont été tout bonnement fermées au public et cela au grand dam de nombreux invités qui en ont eu pour leurs frais de déplacement.

Beaucoup se sont interrogés, ainsi, sur les raisons véritables de cette « censure qui ne veut pas dire son nom », sur ce « commissariat politique qui veille sur la morale officielle », etc. Bref, chacun allait alors de sa version sur cette « volte-face de Khalida Toumi ».

Le scénario du film ayant été déposé, voire même approuvé, il y a longtemps, par ladite commission, l’annulation des projections a suscité encore davantage d’intérêt pour le contenu de ce documentaire. De quoi traite-t-il réellement ? On apprendra, ainsi, que c’est l’histoire de quatre anciens voisins qui se remémorent leur passé. Les quatre personnages, en retournant, vers leurs origines d’est en ouest, de Skikda à Oran du début à la fin de la guerre d’Indépendance, reconstituent « un portrait inédit de l’absent » suggère le synopsis.

D’une certaine manière, Jean pierre Lledo a voulu aborder une nouvelle fois des relations intercommunautaires où la fraternité l’emporte à chaque fois sur la haine et sur la discrimination raciale. En attendant le dénouement de cette affaire, il ne reste à Jean pierre Lledo -qui nous livre une interview pour l’édition de demain- qu’à opposer le titre de son film à ses maîtres censeurs : « Ne restent dans l’oued que ses galets » dit l’adage populaire bien de chez nous.

Auteur : Mohamed-Chérif Lachichi — La Voix de L’Oranie

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